« Famille presque Zero déchet »
J’ai eu le grand plaisir de pouvoir suivre la conférence proposée hier soir par Jérémie Pichon à St Ismier dans le cadre de la politique de prévention des déchets du Grésivaudan.


Jérémie Pichon pour ceux qui ne connaissent pas c’est l’auteur du livre « Famille presque Zéro Déchet : Ze Guide », illustré par Bénédicte Moret.
Et via leur site où ils partagent autour de cet objectif de réduire leurs déchets en famille
https://www.famillezerodechet.com/
Une conférence qu’il a animé pendant 2 bonnes heures, avec beaucoup d’humour et de tact pour faire passer les messages qui lui tiennent à coeur quant à la nécessité de changer nos modes de consommation et de diminuer nos déchets à la source. A l’occasion d’un projet financé par le Grésivaudan pour sensibiliser les familles sur la nécessité de réduire nos déchets, d’en diminuer la toxicité, de les valoriser pour ceux qui peuvent l’être.
Comme
c’est un sujet qui nous intéresse particulièrement (mais loin d’être
évident à mettre en place au quotidien quand les mauvaises habitudes
sont bien ancrées) j’ai laissé les enfants le temps d’une soirée pour
pouvoir profiter pleinement de la conférence.
Investis
depuis longtemps dans les projets portant sur notre empreinte
écologique et la protection de l’environnement, la famille de Jérémie
Pichon s’est lancée il y a 4 ans dans l’aventure du Zéro Déchet (à
l’époque encore très peu connu chez nous, (maintenant on y vient quand
même doucement, de nombreux groupes sur les réseaux sociaux, et on était
nombreux intéressés par ce sujet hier soir, preuve que les choses
bougent tout de même petit à petit; Et grand plus, pour qu’un maximum de
monde puisse profiter de la conférence, les organisateurs avaient prévu
que toute la conférence soit traduite en Langue des Signes).
Il nous a présenté Martine (la poubelle qui a pris tout son temps pour se remplir (6 mois)) et Bob (le bocal des déchets de l’année). Et là, on se dit qu’on a encore un sacré taf pour suivre le mouvement;
« On extrait, on transforme, on consomme, on jette »!
Quand
il nous donne les chiffres (et les images) de la quantité de déchets
circulant dans les océans, des animaux qui ingurgitent nos déchets en
tout genre, … on se rend compte de la catastrophe écologique et
environnementale liée à tout nos déchets (et notre manière de
consommer). De la quantité de déchets en tous genre, bien souvent
toxiques (pour la faune et la flore mais aussi pour notre santé puisque
tout fini par nous revenir) que l’on crée. Sans compter la partie bien
immergée de l’iceberg des déchets : les déchets cachés. Qui sont moins
visibles pour le consommateur mais qui sont toutes les matières/énergies
qui ont été nécessaires à la transformation ou au conditionnement du
produit/de l’objet que l’on va acheter. Une fabrication et une
transformation qui a nécessité de l’eau/de l’énergie, un conditionnement
dans des matières souvent non recyclable, voir toxiques.. source de
déchets également.

(Et
vu comme ça, la partie cachée de l’iceberg a effectivement une ampleur
qu’on ne mesure pas toujours (merci les lobbys et la société de sur
consommation dans laquelle on vit qui nous fait bien oublier tout ça en
nous vendant des besoins toujours plus grands).
Et
quand on sait que nous sommes en crédit écologique depuis mai pour
cette année 2018, on se rend compte qu’il est urgent de réduire nos
déchets (plutôt que d’attendre des moyens miraculeux pour les traiter
différemment).
Consommer moins mais mieux
Bon,
à la lecture ça paraît couler de source, mais pas toujours simple dans
l’organisation. Quand on voit Jérémie Pichon en conférence, et Bob son
bocal, on réalise (pour nous, parce que autant j’ai la théorie pour
plein de choses, mais la pratique c’est pas la même) qu’on est loin…
loin derrière Bob… et même loin derrière Martine la poubelle de la
famille de Jérémie.
Et que la première étape dont il parle pour réaliser l’ampleur des déchets qui encombrent notre poubelle, (la vider pour analyser les déchets qu’on y met) risque de nous faire sauter au plafond… (et le pire c’est qu’on sait bien souvent que tel ou tel produit est emballé, mais que le « pas de vente en détail à proximité », « pas le temps d’aller à l’autre bout de la ville », « pas le budget » (petit village de station thermale au pied des pistes de ski… les prix même chez les petits commerçants (qu’on favorise depuis plusieurs années) sont parfois à la hauteur des lieux).
Une des raisons qui a fait aussi que je voulais voir la conférence parce que ça rend souvent les choses plus concrètes.
Et que consommer différemment et mieux ça s’apprend. Au rythme de chacun. (bon si je me laisse trop de temps dans deux décennies j’y suis encore; j’ai la mauvaise habitude de m’éparpiller (ha bon comment ça? les chiens ne font pas des chats), de vouloir tout faire, pour finir par commencer par trop de choses… et ne pas en voir le bout, oublier ou remettre à plus tard).
En pratique, donc Jérémie Pichon conseille de :
– ne pas acheter le déchet
– de réfléchir à le remplacer par autre chose
– de se demander si on en a vraiment besoin
– de privilégier les achats d’occasion
– de privilégier d’autres moyens de consommer (prêts, comme la bibliothèque/ludothèque par ex pour les livres/jeux)
Et
de consommer autrement. En privilégiant les produits locaux, frais, et
en vrac. Acheter directement à la source et de mettre les produits dans
des contenants réutilisables.
On
a la chance ici d’avoir un petit producteur de fruits et légumes qui
nous livre des produits de saison en automne/hiver/début du printemps et
qui tient un petit stand près de chez nous le printemps/été. Ce qui
nous évite les produits de grande surface (ou de certains magasins bio,
dont le bio vient de l’autre côté du pays, quand ça n’est pas de l’autre
côté du globe).
Mais la mission prochaine sera de prendre des sacs en tissu pour ne pas prendre chaque fois le sac papier (que je réutilise à la maison plusieurs fois pour d’autres choses mais quand même).
Un
peu pareil pour le boucher/ou fromager… vu le nombre de boîtes en
verre dans lesquelles j’ai investi, il serait grand temps que je pense à
les emmener pour les faire remplir. (Mais déjà que je ne pense pas à
emmener un sac cabas réutilisable et que j’arrive systématiquement les
mains vides… on n’y est pas vraiment!)
Plus
de frais c’est pour Jérémie Pichon, moins de stock… (euh… ce serait
pas mal, moins à ranger, moins à organiser… mais alors c’est inscrit
dans mes gènes… (notez, y a du progrès .. y a encore 10 ans j’avais
toujours 6/7 bouteilles de sauce tomate d’avance.. au cas
où..!Maintenant qu’on la fait nous même je stocke au congél on dira que
j’ai changé le problème de place))
Mais
c’est effectivement une autre manière de consommer, et de s’organiser.
Qu’il estime ne pas faire prendre plus de temps (j’avoue que
personnellement c’est souvent mon frein à moi… aller dans tel magasin
de vrac (pas à proximité), aller chez le boucher, passer au marché…
avec nos deux piles électriques montées sur ressort (atomique le
ressort) ça finit souvent par être fatiguant)… mais c’est vrai qu’au
final c’est du temps plus agréable que celui passé dans les rayons d’une
grande surface (qu’on évite au maximum, mais souvent reviennent les
quelques courses de produits « secs » (pâtes/farine… –> le prochain
défi du vrac au maximum).
Jérémie
Pichon en a profité pour partagé toutes les astuces pour remplacer bons
nombres de produits qui nous encombrent, créent une quantité de déchets
astronomiques en plus de constituer un gros risque pour notre santé.
Pièce par pièce… listant les produits qu’on utilise, et rappelant la question du déchet qu’il constitue… avec des alternatives souvent bien simples pour les remplacer.
Bon au final la salle de bain, on est plutôt pas trop mal (peut faire mieux mais on avance; on avait déjà éliminé grand nombre de produits de soins sur-emballés et bourrés de produits toxiques; pareil pour les produits ménagers (le vinaigre et le bicarbonate sont mes meilleurs amis depuis un bon nombre d’année).
Comment
changer petit à petit certaines habitudes de consommation que l’on a au
quotidien, ou comment profiter de moments en famille, des périodes de
fêtes tout en limitant son impact en terme de déchets.
Pour quels bénéfices?
Il y a certains bénéfices qui nous sautent aux yeux, une évidence.
Comme l’avantage de manger des produits locaux/de saison/non traités, favoriser les circuits courts et privilégier les petits producteurs du coin plutôt que les multinationales, mais aussi en terme de santé. Limiter l’impact des produits toxiques issus du plastique ou des pesticides, des additifs, colorants et autres. Mais aussi l’intérêt économique. (Le vinaigre ménager coûte bien moins cher que d’acheter un bidon de produit pour le sol, cumulé à un bidon de nettoyants pour la salle de bain, et un spray dégraissant ou anti-ceci, anti-cela… Les produits alimentaires sur emballés et bourrés d’additifs coûtent souvent vraiment cher en plus de n’avoir aucune qualité nutritive. C’est une des raisons pour lesquelles on fait tout nous même (ou presque.. la flemme l’emporte parfois aussi).
Ce
sera un petit pas après l’autre. Mais si chacun se met à faire un pas
vers le consommer mieux et autrement, c’est comme ça qu’on pourra
avancer.
C’était un moment vraiment enrichissant. Sans compter que la conférence et les propos tenus par Jérémie Pichon n’ont pas vocation à culpabiliser mais à semer des graines et à donner envie d’en découvrir davantage et d’avancer à son rythme sur le chemin de la réduction de déchets.Si vous avez l’occasion de le voir en conférence n’hésitez vraiment pas!! C’était vraiment un super moment
Et
les enfants ont pour eux un livre également 🙂 avec « les zenfants
presque zero déchet ze mission ». Un bon moyen de les intéresser et de
donner une vraie impulsion avec les prochaines générations.


