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Le besoin de nature chez l’enfant

Il n’y a pas si longtemps que cela à l’échelle de l’humanité, nous autres humains passions des journées entières au contact de la nature. En l’espace de seulement quelques décennies, ce temps passé dehors s’est vu réduit à néant ;

La révolution industrielle a commencé il y a quelques deux cent années et depuis, l’urbanisation, la vie citadine, l’industrialisation etc, sont venus remplacer une vie qui jusqu’alors était tournée autour de la nature ;

Mais si tout s’est accéléré avec les avancées industrielles et technologiques, nos organismes, eux, n’ont pas eu le temps de s’adapter ni d’évoluer pour supporter le flot incessant de sollicitations et les trop nombreux stimuli qui remplissent notre quotidien. Trop d’obligations quotidiennes, course effrénée du matin au soir, facilité d’avoir un accès rapide à tout sans bouger de nos salons, notifications constantes, manque de temps pour vivre en dehors de nos maisons. Le train-train quotidien nous a petit à petit éloigné du grand air, nous maintenant enfermé dans des routines bien ancrées pour garder le cap sur nos journées surchargées.

Passer du temps en pleine nature est pourtant un besoin fondamental, pour nous adultes, mais aussi pour nos enfants.

Vivre dehors, passer un maximum de temps en pleine nature leur apporte non seulement des bienfaits physiques et physiologiques mais aussi des connaissances qui se perdent peu à peu.

Passer du temps en pleine nature c’est donner à l’enfant la possibilité de se mettre à l’épreuve. Il peut grimper, escalader, courir, sauter, déplacer des objets,… c’est l’ensemble de son corps qui développe ses capacités physiques. Il gagne en force, en endurance, en équilibre. Il améliore sa coordination et apprend à connaître son corps.

Une simple balade dans les bois, du temps passé dans un parc, sont autant de possibilités pour l’enfant de développer sa motricité et ses capacités physique. Ce sont l’ensemble des chaînes musculaires qui travaillent et se développent mais aussi toutes les connexions neuronales nécessaires à la coordination, à l’anticipation, à l’observation qui se construisent et s’affinent.

Il apprend aussi à se dépasser en augmentant petit à petit les distances des sorties, des marches, ou en ajoutant des difficultés supplémentaires mais plaisantes à surmonter ; Une promenade en pleine forêt, à travers bois est source de bien des jeux et d’occasion de se dépasser. Elle sera d’autant plus intéressante pour l’enfant si le parcours nécessite de sortir des sentiers battus et lui apportera un intérêt supplémentaire au fait de se promener. En passant du temps en pleine nature, il apprend aussi à dépasser ses craintes et certaines croyances limitantes.

Se dépasser, seul ou à plusieurs, en autonomie ou avec le soutien d’une personne c’est aussi apprendre l’utilité de la coopération et de l’entraide. De valeurs qui se perdent peu à peu mais d’autant plus indispensables en pleine nature. Que ce soit lors d’une simple balade, d’activités de jardinage, ou de jeux libres en pleine nature, l’enfant va apprendre à « faire ensemble ». Coopérer pour porter du bois trop lourd, s’entraider pour traverser un ruisseau ou construire une cabane. Une coopération qui fait sens pour lui et va se mettre en place tout naturellement.

L’enfant qui aura parcouru une belle distance lors d’une randonnée, qui aura escaladé un rocher ou marcher sur le tronc d’un arbre tombé au sol, ou qui aura aidé ou participé à une tâche en extérieur… ressentira ce sentiment de fierté et la satisfaction d’être allé au bout de quelque chose. Ce sont de petites choses qui mises bout à bout aident l’enfant à se construire et prendre confiance en lui.

Passer du temps à explorer la nature autour de lui, permettre à l’enfant d’éprouver sa force physique et ses capacités, lui donner la possibilité de se dépasser, c’est lui permettre de gagner en confiance en lui.

Chaque nouvelle découverte/étape franchie, chaque réussite apporte une satisfaction et une fierté qui lui appartient et l’encourage à poursuivre ses efforts.

Imaginer, construire, inventer, conquérir… la vie en pleine nature est source d’une multitude de jeux. C’est toute une gamme de jeux qui s’ouvrent à lui et dont il reste le maître en le laissant suivre sa propre voix intérieure.

Des jeux qui développent l’imaginaire et la réflexion. Un autre monde se dessine sous ses yeux. Un univers qu’il crée et qu’il façonne à sa guise. Des jeux libres dont lui seul invente les codes et les règles. Les éléments naturels permettent à l’enfant de créer son propre jeu. Ils ne sont pas prédestinés à être employés de telle ou telle manière comme le sont les jouets conçus par les adultes pour les enfants. Un simple bout de bois pourra faire office de baguette magique, d’épée, d’outil pour faire du feu, de cuillère pour mélanger une soupe, ou représenter un personnage. Le jeu libre en plein nature stimule l’imaginaire et la créativité. Il est une page blanche que l’enfant peut utiliser comme il l’entend. Et c’est en laissant libre court à son imagination que l’enfant va petit à petit développer sa créativité. C’est lui donner la possibilité de l’exercer et de l’inviter à se faire confiance. À oser créer.

Passer du temps en pleine nature permet à l’enfant d’affiner ses observations, ses connaissances du milieu naturel. Il apprend à faire des hypothèses, les vérifier, à mettre en place une démarche scientifique.

Petit à petit, il en comprend le cycle. Plus il à l’opportunité de passer de temps au contact de la nature, plus il va pouvoir observer sa régularité et la constance des cycles naturels. Il apprend à se mettre à l’écoute du rythme de la nature. Et plus important encore, il apprend à être à l’écoute de son propre rythme. L’être humain ne vit pas de la même façon durant les saisons froides ou les saisons chaudes. Le corps ne répond pas de la même manière en hiver ou en été. Nous n’avons pas les mêmes besoins, ni les mêmes envies.

Passer du temps en pleine nature et en suivre le rythme, c’est aussi revenir à l’essentiel. Respecter le rythme des saisons et ce que chacune a à nous apporter.

Vivre en étroite relation avec la nature, y jouer, y glaner ce qu’elle a à nous offrir, apprendre à en connaître la faune et la flore c’est aussi comprendre l’importance d’en prendre soin de protéger l’environnement et la nature qui nous entoure. Plus l’enfant passe de temps en pleine nature plus il apprend à la connaitre, à l’aimer. On ne peut protéger que quelque chose que l’on connaît bien et que l’on aime.

Retrouvez les gestes simples et lents des anciens. Des gestes souvent oubliés ou mis de côté parce que la société moderne nous propose des alternatives plus rapides. Dans une société où la moindre seconde doit être rentabilisée et où il nous faut faire preuve d’efficacité et de rapidité, passer du temps en pleine nature c’est avant tout RALENTIR. Se remettre à un rythme plus lent. Celui de la nature. Un rythme que l’on ne peut pas presser ou accélérer. Pousser, croître, évoluer, … toutes ces phases prennent du temps. Si l’Homme a trouvé des moyens de pousser la nature à aller plus vite lorsqu’il le souhaite, il n’en maîtrise pas les conséquences. Elle nous rappelle ainsi qu’elle a son propre rythme et que l’on ne peut rien contre. C’est apprendre la patience. Pour un enfant c’est prendre le temps de jouer, d’observer, de rêvasser et de grandir tout en re découvrant des savoirs ancestraux parfois oubliés. Passer du temps en pleine nature c’est leur apporter des connaissances, des savoirs que nous avons laissé de côté parce que nous avons tout à disposition ou à portée de main en magasins.

Ce sont pourtant des moments qui plaisent bien souvent aux enfants et des savoirs qu’ils maîtrisent d’autant plus aisément qu’ils ont la possibilité de les éprouver de manière régulière.

Les anciens connaissaient les plantes médicinales, les racines et les plantes avec lesquelles ils pouvaient se nourrir. À quelle période aller les cueillir et où les trouver. Comment les cuisiner ou les conserver. Des savoirs qui se perdent pourtant bien utiles.

Stress, agitation, fatigue… dans la majorité des cas, aller prendre un bol d’air frais, faire quelques pas en pleine nature suffit souvent à faire redescendre la pression. Si cela apporte des bénéfices incontestables chez l’adulte c’est un phénomène tout à fait observable chez l’enfant.

Se balader, jouer dehors, respirer l’air frais, observer la nature, les odeurs, le calme et le vert apportent un apaisement qui vient aider à réguler le système nerveux. Passer du temps au contact de la nature diminue les tensions nerveuses, abaisse le rythme cardiaque, permet de diminuer le taux de cortisol (hormone du stress). Une sensation quasi instantanée comme un rappel provenant de notre passé lointain. Un retour aux sources loin de notre monde ultra connecté.

Les sorties en plein air ont également un grand bénéfice sur le système immunitaire. Bol d’air frais, diminution du stress, vitamine d, effort physique, endorphine… Un ensemble qui vient soutenir le système immunitaire souvent défaillant et fatigué par l’hyperstimulation du quotidien et l’agitation du monde dans lequel on vit.

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